Stups & fiction 

François ROUILLER

[Essai paru en novembre 2002 aux éditions Encrage/Les Belles Lettres, collection Travaux bis, ISBN 2-911576-34-9 (Encrage) et ISBN 2-251-74112-7 (Les Belles Lettres)]

Stups & fiction recense, classe et étudie les drogues inventées dans les oeuvres de science-fiction (SF).
Sans prétendre à l'exhaustivité, le livre offre un panorama historique et thématique des stupéfiants et des psychotropes imaginaires, tels que les ont rêvés la littérature, le cinéma et la bande dessinée de SF. L'essai est assorti d'une copieuse bibliographie.

Présentation du livre par l'auteur : "Apothicaire doublé d'un amateur de science-fiction, je me suis amusé à extraire des romans, des films et des bandes dessinées des centaines de drogues qui n'existent que dans l'imagination de leurs auteurs. Au fil des ans, mes notes ont noirci près de 300 pages auxquelles se sont finalement ajoutés un index et une bibliographie. Résultat : "Stups et fiction", un livre qui, à défaut d'en contenir tous les articles, montre que la pharmacopée chimérique de la SF surpasse en nombre et en variété d'effets l'ensemble des produits de la chimie terrestre. On y trouve l'Épice de la planète Dune, le soma de Aldous Huxley, la chronolyse de Michel Jeury, le suc de radjaïdjah de Hergé et bien d'autres euphorisants, hallucinogènes, dopants, aphrodisiaques et cyberdrogues. Sans oublier la panoplie psychédélique déployée par Philip K. Dick. "Stups et fiction" intéressera non seulement les amateurs d'anticipations, mais aussi tous ceux qui restent attentifs à l'évolution des moeurs et des mentalités. Le rapport qu'entretient l'imaginaire des drogues avec la réalité présente (le florissant marché des psychotropes, l'inflation des dépendances, les progrès des neurosciences) en dit long sur les craintes et les aspirations de nos sociétés. Par ailleurs, en inventant des molécules de rêve ou de cauchemar, la science-fiction explore les dimensions fascinantes de l'espace intérieur, ouvrant à la conscience humaine les plus stupéfiants terrains d'aventure."  
  

Jamais l’arsenal des drogues - licites ou clandestines - n’a été mieux fourni. Pourtant cet étalage ne parvient pas à combler toutes les espérances. L’homme recherche infatigablement d’autres paradis, au-delà de ceux qu’offre le florissant marché des psychotropes.

Si la chimie ne fournit plus assez de molécules de rêve, le laboratoire de la science-fiction n’est pour sa part jamais à court de trouvailles. Inspirée par le progrès scientifique, la SF synthétise sans répit des substances de son cru : aphrodisiaques, stimulants, hallucinogènes et autres dopants imaginaires. Elle anticipe leurs effets, libérateurs ou aliénants, sur l’individu et la civilisation, conjuguant au futur les toxicomanies du présent.

Les drogues du troisième millénaire seront-elles de nouveaux " opiums du peuple ", comme l’annonce Aldous Huxley dans Le Meilleur des Mondes ? Ou des élixirs de sapience et d’immortalité, telle l’Epice de Dune dont rêve Frank Herbert ? Apporteront-elles le bonheur ou la fureur ? Détraqueront-elles le temps ? Enfouiront-elles la réalité sous l’hallucination, ainsi que l’imaginent Stanislas Lem ou Philip K. Dick ? Se substitueront-elles à la conscience ? Ou même à Dieu ?

Interrogations auxquelles répondent écrivains, cinéastes et dessinateurs. De Rabelais à Roland Wagner, de Leo Perutz à Bruce Sterling, de Jules Verne à Greg Egan, de Rouben Mamoulian à David Cronenberg, de Hergé à Bilal, les créateurs de SF dressent, tantôt avec humour, tantôt avec effroi, le catalogue des stupéfactions à venir.

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