Voyage au Japon
Notre carnet de voyage illustré, présenté sous forme de
blog en 2006, avait disparu du net, faute d'actualisations régulières.
Le voici à nouveau, intégralement restauré.
Ces
images racontent notre périple de 3 semaines effectué au Japon en
octobre 2006.
(Photos ; Isabelle Simon ; dessins : François Rouiller)
Tokyo, au premier contact (3 octobre), ça ressemble à ça :
 
Un conglomérat de bâtiments construits dans tous les sens et qui
bouche l'horizon de tous côtés.
Mais quand on part à la découverte de la mégapole, on y découvre des
espaces et des perspectives surprenants, comme le lac Shinobazunoike,
dont la surface disparaît sous les larges feuilles de lotus. Au fond :
le sanctuaire shinto Benzaiten et quelques spécimens d'architecture. Le
béton reste bien sûr toujours présent, où que l'on tourne les yeux.

 
Le lotus, la plante préférée du Bouddha, produit des
feuilles prodigieuses, qui se balancent au bout d'un long pétiole,
cinquante centimètres au dessus de l'eau.

Le 4, nous nous échappons deux journées de Tokyo pour gaganer Nikko,
une petite ville au passé prestigieux. Occasion, tout d'abord, de faire
connaissance avec une des pratiques les plus répandues au Japon : les
onsen, ou bains (ultra)chauds, qu'on prend pour se relaxer.
 
La pièce consacrée à ce rite comprend des douches (qu'on prend
avant de se baigner - pas question d'introduire la moindre molécule
de savon dans le bain !) ainsi qu'un vaste bassin (souvent orné de
pierres et de statuettes) où l'eau est chauffée à (bien) plus de 40°C.
Epreuve pour nos épidermes occidentaux, mais aussi agréable expérience.
Pendant la dernière guerre, Nikko a servi de refuge à la famille
impériale, loin des cibles urbaines des bombardements américains. Une
vaste villa (Nikko Tamozawa), construite dans la pure tradition de
l'architecture nippone, témoigne de ce séjour. Nous la visitons le 5
octobre.
 
Par ce grand oeil de boeuf, le regard surprend un coin de jardin.

Une clôture de bambou, au coin d'un bâtiment :
 
Mais Nikko, c'est surtout une collection de temples majestueux,
édifiés au sein d'une dense forêt de cèdres. Nous commençons notre
visite par un charmant jardin (celui du temple Rinno-Ji), sous la pluie.
Ce qui explique que l'aquarelle qui suit soit constellée de taches
humides.

Entre les grands arbres, au bord d'une large avenue, une pagode monte
la garde (complexe du temple Tosho-Gu). Au premier plan, deux lanternes
de pierre, éléments décoratifs et symboliques obligées de tout lieu
saint. Nous en verrons des centaines durant notre voyage.
 
Le 6 octobre, retour à Tokyo. Nous descendons au Yaesu Ryumeikan, un
hôtel aux chambres typiquemnent japonaises : plafonds et parois de bois,
lumière tamisée, tatamis et futons.
 
Au sud-est de Tokyo, la calme et verte cité de Kamakura contient
quelques merveilles du passé japonais. Derrière le temple Kencho-ji, se
cache un charmant jardin zen, baigné par un étang.

Mais Kamakura doit surtout sa réputation à son grand Daibutsu. Il s'agit d'un gigantesque bronze du
Bouddha, connu dans le monde entier. La statue s'impose par sa taille,
mais aussi par la sérénité majestueuse de sa posture.
 
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Le 8, rencontre avec une autre grande icône du Japon : le Fuji-Jama.
Nous avons, semble-t-il, une chance extraordinaire de découvrir le
volcan sous un ciel sans nuage. Première vue depuis Owakaudani,
en-dessus de la ville de Gora.
 

Autre technique (crayon gras) et autre perspective, mais même
montagne, cette fois vue depuis le lac Ashi :
 
Après les montagnes, les gens. Ces quelques physionomies, typiquement
japonaises, ont été croquées dans le parc du Hakone Open Air Museum, une
collection d'oeuvres d'art en 3 dimensions dispersées dans un parc
verdoyant.
  
Petite étape à Nagoya, où entre les buildings, nous repérons les
toits d'un château (il ne s'agit pas d'un édifice authentique, mais
d'une réplique en béton armé ; l'original a été détruit par les
bombardements).

10 octobre. Arrivée à Takayama, pour assister au festival shinto
populaire qui s'y tient chaque automne. Croqués en pleine prestation,
des joueurs de flûte,
 
ainsi que des enfants exécutant par groupe de deux la danse du lion :


Takayama, toujours le 10 octobre. En marge des foules et du brouhaha,
arrêt (et aquarelle) devant un petit temple shinto aux lignes typiques
(Enceinte du Sakurayama Hachimangu).
 
 
11 octobre, Takayama. Repérés aux murs d'un bâtiment de l'ère Edo,
des motifs de tapisserie :

Pause pour étancher une petite soif :
 
Essai de calligraphie, d'un trait pas très fluide. Les caractères
correspondent chacun à une saison, à commencer par le printemps.
 
12 octobre. Découverte du château de Himeji, miraculeusement préservé
des bombardements et autres caprices destructeurs de l'histoire
japonaise. Le tampon qui authentifie le dessin a été aposé sur place. La
plupart des lieux touristiques mettent à la disposition des visiteurs un
timbre humide qui leur permet d'emporter l'estampille officielle du
site. Les Japonais en sont très amateurs.

 
13 octobre, Hiroshima. Vue du "dôme de la bombe" et du mémorial de la
paix. Le reste de la ville a été entièrement rebâti, à l'exception de
cette ruine célèbre. A proximité, divers monuments et un musée essaient
de rappeler à l'humanité la douleur de cet épisode. Impressionnant.

 
Même jour. Par ferry, débarquement sur l'île de Miyajima, haut-lieu
touristique et paysage emblématique pour tous les Japonais. L'île doit
sa réputation au fameux torii (portique) flottant qui marque l'entrée du
sanctuaire Itsukushima-Jinja, lieu saint porté par des centaines de
pilotis.

L'île abrite de nombreux autres temples, dont le Senjo-Kaku, un
temple aux énormes piliers de bois qui se reflètent sur le plancher
lustré par les milliers de touristes qui le visitent en chaussettes. (Au
Japon, on passe son temps à ôter ses souliers pour entrer dans les
bâtiments, temples, châteaux, restaurants, etc.)
 
Etape suivante (15 octobre) : les fameux "enfers" de Beppu, une
station thermale où le volcanisme et les sources chaudes affleurent de
toutes parts. Ces enfers sont une collection de phénomènes volcaniques
qui se visite comme un parc d'attraction. Les sources bouillantes qui
jaillissent du sous-sol prennent des formes et des couleurs étranges,
comme dans l'"enfer de la piscine de sang" (Chinoike Jigoku)

 
...ou le geyser intermittent de l'"enfer de la trombe" (Tatsumaki
Jigoku) :

 
Après Beppu, traversée de la gigantesque caldeira du volcan Aso (16
octobre). Arrêt sur le Kusasenri, un cratère assagi depuis quelques
centaines d'années. Pas très loin, d'autres volcans sont encore en
activité.

 
De l'autre côté des monts Aso, visite de la forteresse de Kumamoto
(17.10), un complexe de fortifications de l'époque Edo, partiellement
reconstruit.

 
Notre itinéraire remonte vers le Nord, pour une dernière étape :
Kyoto (18-21 octobre). La ville est, en matière d'histoire, de religion
et de culture, la plus dense du pays.
Une visite de la ville commence évidemment par celle du Temple d'or,
un bijou posé dans un écrin de verdure.

Le périple se poursuit par une méditation dans le temple Ryoanji et
son jardin zen, au gravier savamment ratissé.
 

Un guerrier Nio, une figure effrayante comme on en trouve à l'entrée
de nombreux sanctuaires, monte la garde devant le temple Ninna-Ji.


Autre temple zen (Daisen-In), autre jardin sec, autres lignes
sinueuses tracées dans le gravier.
 

19 octobre, escapade d'une journée depuis Kyoto. Destination : Nara,
ancienne capitale du Japon dont certains temples sont vieux de mille
ans.
Gardien Nio du temple Daibutsu-den, à Nara. Un lieu qui détient deux
records mondiaux : c'est le plus vaste édifice de bois du monde et la
statue du Bouddha qu'il contient est la plus massive de la planète.
 
Retour à Kyoto, pour découvrir la statue de Mikaeri Amida, le Bouddha
qui regarde derrière lui, orgueil du temple Eikan-Do

21 octobre, dernier jour, dont on retient quelques images :
Le jardin Ninomaru du palais Nijo-Jo...

...et quelques vues de la gare de Kyoto, dont le gigantisme n'a
d'égale que l'audace des perspectives :
 



 
Tradition et modernisme, passé et futur : tel est le souvenir que
nous gardons du Japon, pays de contrastes, mais toujours fascinant.
© Isabelle & François Rouiller, novembre 2006
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